Voilà une question essentielle. La plupart du temps mes patients arrivant à leur première séance viennent avec une thématique assez floue : « j’ai mal ici où là mais ça revient toujours », « je suis trop fatigué », « je n’en peux plus de mes rapports avec ma mère/mon père/mon conjoint »…
Pour résumer de façon un peu triviale, on fait une thérapie parce qu’on ne « va pas bien ». C’est-à-dire que l’on se « sent mal dans sa peau », « à côté de ses pompes », qu’on en a « plein de dos », et autres expressions très éclairantes sur le lien inconscient que nous faisons tous entre notre ressenti intérieur et son expression corporelle.
On fait aussi une thérapie parce qu’on se rend compte que des choses se passent mal dans notre vie. On a toujours peur de ne pas faire assez bien, on se sent seul même lorsque que l’on est entouré d’amis, nos relations sentimentales sont systématiquement vouées à une fin dramatique, autant de situations inconfortables voire insupportables qui, après une profonde analyse de la situation, nous amènent finalement à cette terrible conclusion : il y a un truc en moi qui cloche.
Il y a aussi des maux plus profonds, que l’on ne sait pas définir autrement que par un « mal de vivre », sans cause perceptible, on ne sait pas ce que l’on fait sur cette terre, à quoi ça sert tout ça, pourquoi ai-je tant de mal à vivre ? Tout est tellement difficile et m’apporte peu de joie !
Il est impossible de dresser un panorama exhaustif de toutes raisons qui nous poussent à entreprendre une thérapie. Mais il y a toujours un dénominateur commun : la prise de conscience que c’est par un travail sur soi que la solution pourra apparaître. Sans cette prise de conscience la thérapie sera vaine, car c’est bien la personne qui fait sa thérapie avec l’aide du thérapeute, elle est absolument actrice de son processus de guérison. C’est pourquoi on ne peut jamais obliger quelqu’un à entreprendre une thérapie contre son gré.
La thérapie n’est pas un remède. C’est un chemin, un apprentissage, une découverte vers une façon d’être au monde plus vraie, plus profonde, plus authentique. Et la solution vient souvent lorsque l’on réalise que le problème était mal posé au départ.